Nouvelle secousse de la sono globale, la cumbia est le son actuel qui inonde la planète au-delà de sa sphère d’origine. Consécration ou simple révélation ? Mérissage ou réelle transformation ? La cumbia actuelle s’est débarrassée d’une image poussiéreuse pour devenir sous les doigts de la nouvelle génération un genre électronique autant que traditionnel, festif et dansant qui agite les dance-floors de toute l’Amérique latine, et désormais au-delà.

Formé en Colombie en 2006, Systema Solar incarne cette nouvelle génération qui sort la cumbia de ses retranchements en y incorporant de sérieux éléments hip hop, électro et psychédéliques. Rencontre avec John Primera, Indigo et Pellegrino , l’architecte du son du collectif :

Comment est née cette idée de monter Systema Solar ?

Pellegrino : Systema Solar est un collectif audiovisuel, né à partir d’un documentaire sur le hip hop colombien en 2006 («Frekuensia Kolombiana»). On travaillait presque tous sur ce film. Certains étaient des personnages, des artistes et moi je produisais la bande-son. A l’époque, je faisais des allers et retours entre la France et la Colombie, et en faisant ce film, j’ai découvert tout ce milieu du hip hop colombien, et on a eu envie de faire des morceaux ensemble. Mais ce n’est pas évident de sortir cinq albums avec cinq artistes. Nous étions à Cartagène et nous avons participé à une espèce de fête, un truc énorme avec des sound systems des Caraïbes, une expérience incroyable. Ce n’était pas juste de Djs qui mettent de la musique, mais des gens qui font des remixes en live, avec de vieilles boites à rythmes qu’ils jouent à la main. On s’est dit : «pourquoi ne pas faire plutôt quelque chose comme ça ?», on se réunit, on met toutes nos forces, on monte un sound system et on s’éclate. C’est comme ça que l’idée est venue. (En lire plus)